Bonjour à tous !
Chers ami(e)s lecteurs et lectrices, aujourd'hui nous interrompons momentanément notre série en deux épisodes sur la chapelle et l'apothicairerie de l'Hôpital (1er article en lien ci-dessous) pour évoquer le professeur Jean Louis Lombard, qui était le professeur de mathématique de Napoléon à Auxonne.
Avant d'évoquer directement le professeur à Auxonne nous procéderont à un petit récapitulatif de sa vie avant son arrivé dans notre belle ville.
Jean Lombard et Jeanne Fribourg donnèrent naissance au petit Jean-Louis Lombard à Strasbourg le 23 août 1723. A l'age de 18 ans il obtient son doctorat en philosophie. Le 21 août 1741 il entre à la Faculté, il en sortira 2 ans plus tard devenant ainsi avocat auprès du Conseil souverain d'Alsace. Il se marie le 5 juin 1747 à Metz avec Laurence Robillard, cette dernière est la fille d'un professeur de mathématique de l'école militaire de Metz que Jean-Louis Lombard avait déjà rencontré auparavant. Grace à plusieurs études de mathématiques est de physiques qu'il avait faites auparavant Jean-Louis Lombard obtient le poste de son beau-père le 3 mars 1748. En 1756 il change complétement de région et il va s'installer au Havre.
En 1759, alors que l'Ecole royale d'artillerie d'Auxonne est en train se fonder, le professeur est appeler à prendre ces fonctions à Auxonne. Il y enseigna les mathématiques et l'art de l'artillerie. Durant ces années à Auxonne il publiera divers ouvrages en rapport avec sa spécialité et ces fonctions. Durant l'année 1776 il est détaché à Strasbourg pour travailler avec Brackenhoffer sur un nouveau cours. En 1787 après diverses expérimentions au Polygone de Tir de Tillenay il publie un recueil des résultats de ces tests, intitulé, "Tables du Tir des canons et des obusiers". Ce recueil sera cité et utilisé jusqu'en 1830 au moins. Au printemps 1788, il à comme nouvel élève un certain Napoléon Bonaparte lieutenant en second.
Lombard repéra tout de suite ces talents et ces facultés à apprendre rapidement. Jean-Louis Lombard aurait dit de Bonaparte "ce jeune homme ira très loin". Quand à Napoléon reconnaissant les talents de l'école (et fort probablement de son professeur) il aurait dit "la seul ou les officiers fussent à même de s'instruire". Lombard recevait souvent des compliments et des éloges de La Mortière et de son ami le commandant Jean-Pierre du Teil.
En 1789, La Mortière, Inspecteur général de l'Artillerie confirme les talents du professeur dans un rapport :
« Je viens de citer à l’instant le professeur de mathématiques chargé de l’instruction théorique. Il en est peu qui possède autant de talents pour conduire les jeunes gens aux connaissances sublimes des mathématiques, il ne se borne pas aux démonstrations publiques des salles ; il tient chez lui des conférences auxquelles les jeunes gens qui veullent acquérir des connaissances plus étendues se rendent et beaucoup en savent profiter. Il les conduit souvent sur le terrain pour y faire l’application des principes de géométrie à la levée des plans et aux tracés des fortifications de campagne ».
Lors du second séjour de Bonaparte à Auxonne, au début de l'année 1791, il est dit que ce dernier aurait été plusieirs fois dans la demeure de Lombard, chose qui n'est pas impossible puisque le professeurs donnait chez lui des cours aux élèves qui désiraient approfondir leurs cours.
Moins de trois ans après le départ de Bonaparte à Auxonne, le professeurs perd son ami. En effet le commandant Jean-Pierre Du Teil est envoyer à Lyon devant les représentants du Peuple, Collot d'Herbois et Fouché, ou il est jugé devant le commissaire militaire. Il sera fusillé le 27 février 1794, en pleine Terreur (la période dite de « la Terreur » s’étend de 1793 à 1794.). Le professeur Jean-Louis Lombard s'éteindra le 1er avril 1794 à l'age de 70 ans, à Auxonne d'une mort naturelle, environ un mois après le décès de son ami. Depuis l'été 2023 un chêne classé "remarquable" dans la forêt d'Auxonne porte le nom de "Jean-Louis Lombard" à la même période avait été classé un autre chêne dit "remarquable", ce dernier fût nommé "Alexandre des Mazis", un ami de Bonaparte durant son séjour à Auxonne. Le chêne "Jean-Louis Lombard" mesure 146cm de diamètre et il se situe dans la parcelle 78. Récemment un chêne "Jean Pierre Du Teil" vient d'être nommé, il est évoqué ci-dessus dans le lien de l'article évoquant justement le commandant Jean-Pierre Du Teil.
Après cette article napoléonien notre rédaction reprendra la direction de l'Hôpital d'Auxonne (et oui encore), suite à l'article qui sera publié courant décembre dans le même bâtiment. L'article de l'Hôpital évoquera l'apothicairerie situé justement dans l'Hôpital, cette article sera la suite logique de l'article évoquant la Chapelle du Centre Hospitalier.
Bonne journée à tous
Sources : l'Assemblé Nationale, "Recherche biographique sur Jean-Louis Lombard" par Amanton (Maire d'Auxonne de 1805 à 1813) Dijon 1802, "Napoléon Bonaparte et les généraux du Teil" par le Baron Joseph Du Teil Paris 1897, le site "Napoléon Bonaparte-L'épopée impériale" article du 18 août 2007 "Jean-Louis Lombard-Auxonne", le site "alsace-histoire.org", Geneanet ainsi que le Musée Bonaparte d'Auxonne.
Lohann Poulot--Scheider
Image n°1 : Portrait de Jean-Louis Lombard du XVIII, auteur inconnu, Musée Bonaparte à Auxonne. Source : Musée Bonaparte d'Auxonne. Image n°2 : le chêne Jean-Louis Lombard située dans la forêt communal d'Auxonne. Source : France Bleu.